Chapitre 1 : La rencontre
Iza, 20 ans, entame sa première année universitaire avec un mélange d’excitation et de nervosité. Grande et élancée, elle est connue pour sa beauté naturelle. Ses longs cheveux blonds ondulés, qui descendent jusqu’au bas de son dos, sont souvent la première chose que l’on remarque chez elle. Ils scintillent à la lumière, formant un halo doré autour de son visage délicat. Iza est discrète, préférant se fondre dans la foule plutôt que de se distinguer.
Le premier jour de cours est animé ; les étudiants s’affairent dans les couloirs, remplis de nouvelles attentes et de visages inconnus. C’est dans l’agitation de l’amphithéâtre qu’Iza aperçoit Claude. Grand, aux cheveux blonds tombant librement jusqu’à ses épaules, il dégage une aura magnétique qui semble captiver la pièce entière. Son sourire, chaleureux et sincère, illumine son visage aux traits marqués, et il parle avec une assurance naturelle qui laisse peu indifférent.
Iza sent son cœur s’emballer alors qu’elle l’observe. Elle n’est pas la seule : des murmures admiratifs et des regards insistants lui font comprendre que Claude est déjà populaire. À ses côtés, Sarah, sa meilleure amie, suit la scène du coin de l’œil. Les cheveux bruns de Sarah sont attachés en une queue de cheval soignée, et son regard vif brille d’un intérêt particulier lorsque ses yeux se posent sur Claude.
« Je crois que tout le monde a un faible pour lui, » murmure Sarah à l’oreille d’Iza avec un sourire en coin.
Iza sourit timidement, mais elle sent déjà l’intrusion d’une étrange tension. Sans savoir pourquoi, elle devine que cet intérêt partagé pourrait les mener sur un chemin compliqué. L’atmosphère se charge d’une énergie nouvelle, un mélange d’anticipation et de crainte.
Chapitre 2 : La manipulation de Sarah
Les premières semaines de cours passent, et Iza se retrouve de plus en plus captivée par Claude. Chaque fois qu’elle le croise dans les couloirs, une chaleur familière envahit sa poitrine. Claude est amical avec tout le monde, mais Iza a l’impression qu’il lui accorde des sourires plus marqués, des regards qui semblent durer un instant de plus. Elle se demande s’il ressent la même curiosité naissante.
De son côté, Sarah n’est pas en reste. Elle garde un œil sur Claude et remarque rapidement que ce dernier semble avoir un intérêt particulier pour Iza. Piquée par la jalousie, un sentiment qui lui est inhabituel mais dévorant, elle décide de garder cette information pour elle. Pire, elle voit là une opportunité de brouiller les pistes. Si elle ne peut pas avoir l’attention de Claude, elle fera en sorte qu’Iza doute d’elle-même.
Un après-midi, alors qu’elles révisent ensemble dans leur café habituel, Sarah pose sa tasse bruyamment sur la table. « Tu sais, j’ai entendu dire que Claude aime les filles qui osent se réinventer. »
Iza lève les yeux, surprise. « Vraiment ? » demande-t-elle, un mélange d’incrédulité et d’espoir dans la voix.
Sarah hoche la tête, son expression sérieuse, presque convaincante. « Oui, il aime les filles qui ne craignent pas le changement, celles qui montrent qu’elles peuvent sortir des sentiers battus. Je suis sûre que si tu faisais quelque chose de différent, il te remarquerait encore plus. »
Iza baisse les yeux sur ses longs cheveux blonds, leur éclat naturel reflétant la lumière douce du café. Depuis qu’elle est enfant, ils sont son trait distinctif, son refuge. L’idée de changer lui serre la gorge. « Je ne sais pas, Sarah. Tu sais bien que je n’aime pas les grands changements. »
Sarah soupire, un mélange de frustration et de fausse compassion. « C’est juste une idée. Mais si tu veux rester dans l’ombre, c’est ton choix. »
Le commentaire pique Iza. Elle sent la contradiction intérieure grandir en elle : le besoin de rester fidèle à elle-même, et le désir brûlant de se faire remarquer par Claude. La graine du doute est plantée, et Sarah le sait.
Iza passe le reste de la journée dans un état d’hésitation constante, son regard glissant vers son reflet dans les vitrines et les écrans éteints des salles de classe. Les mots de Sarah tournent en boucle dans sa tête. Pour la première fois, elle envisage l’idée de transformer ce qu’elle pensait immuable.
Chapitre 3 : La première transformation – Grandiose
Le lendemain, Sarah entraîne Iza dans le quartier animé de la ville, où se trouvent des boutiques excentriques et des salons de coiffure de renom. Iza suit Sarah, son estomac noué par un mélange d’excitation et d’appréhension. Les deux amies s’arrêtent devant un salon dont l’enseigne brille en lettres dorées : Studio Métamorphose. L’intérieur, visible à travers de grandes baies vitrées, est moderne et lumineux, avec des coiffeurs aux styles avant-gardistes qui travaillent dans un ballet de ciseaux et de peignes.
« On est vraiment là, hein ? » murmure Iza, ses doigts jouant nerveusement avec l’extrémité de ses cheveux blonds ondulés.
Sarah esquisse un sourire encourageant, mais ses yeux pétillent d’une lueur que seule la jalousie peut alimenter. « Oui, fais-moi confiance. Tu vas être spectaculaire. »
Avant qu’Iza ne puisse protester, elle se retrouve assise dans un fauteuil moelleux, les épaules recouvertes d’une cape noire. Le bruit des sèche-cheveux, des discussions et de la musique en arrière-plan emplit la pièce, mais tout semble lointain. L’effervescence autour d’elle se fond dans un murmure sourd alors que la coiffeuse s’approche, un sourire assuré aux lèvres.
« Qu’est-ce qu’on fait aujourd’hui ? » demande-t-elle en passant ses doigts fins dans les boucles blondes d’Iza.
Sarah prend les devants, sa voix tranchante de certitude. « Un carré court, très structuré, qui encadre bien le visage. »
Le cœur d’Iza manque un battement. Elle cherche le regard de Sarah, tentant de sonder si elle est sérieuse. Mais la détermination de son amie la désarme, et Iza hoche doucement la tête. La première mèche glisse sur son épaule et tombe au sol. Iza retient sa respiration, sentant une vague de chaleur lui monter au visage. Chaque coupe de ciseau semble enlever plus que des cheveux : elle ébranle une partie de l’image qu’Iza avait d’elle-même.
Les minutes passent, la coupe prend forme. Le carré court s’arrête juste sous la mâchoire, accentuant la finesse de son cou et révélant des traits qu’elle avait rarement pris le temps d’observer. Ses yeux, d’un bleu profond, paraissent plus grands, plus lumineux. La coiffeuse fait pivoter le fauteuil pour que le miroir reflète le résultat final. Iza est éblouie par la femme qui lui fait face, une étrangère familière.
Sarah applaudit doucement derrière elle. « Regarde-toi, Iza. Tu es magnifique. »
Le regard d’Iza oscille entre admiration et effroi. Elle se demande si Claude la verra enfin autrement, si ce changement, imposé par une audace qui n’était pas la sienne, suffira à attirer son attention. Mais au fond, un petit doute se glisse déjà : et si elle avait commencé à changer pour de mauvaises raisons ?
Chapitre 4 : Une touche de couleur et tension
La nouvelle coupe d’Iza ne passe pas inaperçue sur le campus. Les compliments affluent, certains sincères, d’autres teintés d’étonnement. Pourtant, Claude reste aussi amical et distant qu’avant. Iza essaie de cacher sa déception, mais Sarah la remarque immédiatement.
« Il te faut un autre changement, » déclare Sarah un après-midi, alors qu’elles prennent un café en terrasse. L’air est frais, l’automne approche, et le vent joue avec les mèches courtes d’Iza. « Quelque chose de plus osé. »
Iza fronce les sourcils. « Qu’est-ce que tu veux dire ? Je viens de tout couper, Sarah. »
Sarah sourit, une lueur insidieuse dans les yeux. Elle sort de son sac un petit nuancier de couleurs capillaires, le feuilletant d’un geste dramatique. « La couleur, Iza. Imagine ce carré court avec une teinte qui attire vraiment l’attention. »
Iza attrape le nuancier, ses doigts tremblant légèrement. Elle passe en revue les options : bleu électrique, rose pastel, vert émeraude… chaque suggestion la met un peu plus mal à l’aise. « C’est trop. Je ne peux pas faire ça, Sarah. Je ne suis pas comme ça. »
Le sourire de Sarah se fige, et ses yeux deviennent perçants. « Justement. Tu veux que Claude te remarque, non ? Alors arrête d’hésiter et ose. »
Une tension palpable monte entre les deux amies. Iza sent la pression de Sarah comme un poids sur sa poitrine. « Je ne suis pas sûre… » murmure-t-elle, la voix faible.
Sarah se penche en avant, son visage sérieux. « Fais-moi confiance. » Elle fait défiler les couleurs et s’arrête sur le noir de jais, une couleur sombre, inattendue, qui semble trancher avec l’image douce d’Iza. « Ça, c’est la couleur qu’il te faut. »
Iza regarde la teinte et ressent un frisson de rébellion et d’appréhension. C’est trop radical, trop éloigné de la blondeur familière qui la définit. Mais les mots de Sarah résonnent en elle, et la peur de rester invisible l’emporte sur ses doutes. Elle inspire profondément et hoche la tête.
Le lendemain, elles se rendent au salon de coiffure. La coiffeuse, surprise par le choix, ne pose pas de questions et commence à appliquer la teinture. Iza ferme les yeux alors que la teinte noire se répand sur ses mèches blondes, s’imprégnant de son cuir chevelu comme un symbole de métamorphose.
Quand le processus est terminé, Iza se regarde dans le miroir. La jeune femme aux cheveux noirs qui lui rend son regard est à la fois familière et inconnue. Ses yeux bleus ressortent comme des saphirs sur ce fond sombre, et son visage semble plus mature, plus dur. Sarah applaudit, satisfaite. « Parfait. Claude va être hypnotisé. »
Mais à la première rencontre avec Claude après sa transformation, Iza sent un pincement de regret. Bien qu’il la remarque et sourie poliment, il n’y a pas l’étincelle qu’elle espérait. Au fond de son cœur, un doute grandit : peut-être que cette quête de changement ne la mène pas là où elle voulait aller.
Chapitre 5 : Une dizaine de piercings et un dernier défi
Le regard de Claude reste chaleureux mais distant, et cela ronge Iza. Les compliments des autres étudiants deviennent de plus en plus bruyants, mais ils semblent creux sans l’approbation de celui qu’elle souhaite vraiment impressionner. Sarah, quant à elle, reste imperturbable, presque ravie de voir Iza s’engager toujours plus loin dans sa transformation.
« La couleur est géniale, mais tu dois encore pousser plus loin, » dit Sarah un soir alors qu’elles déambulent dans les rues du quartier animé de la ville. Les néons des bars et des boutiques se reflètent sur leurs visages.
Iza fronce les sourcils. « Plus loin ? J’ai déjà tout changé, Sarah. Mes cheveux, mon style… Je ne reconnais même plus celle que je vois dans le miroir. »
Sarah pose une main sur son épaule, ses yeux étincelant d’une détermination froide. « C’est justement ça, l’essence du changement. Il faut continuer jusqu’à ce que Claude n’ait d’yeux que pour toi. Viens, j’ai une idée. »
Elles s’arrêtent devant une boutique de piercings illuminée par des spots bleus et violets. À travers la vitre, des clients sortent avec des bijoux étincelants, un mélange d’excitation et de crainte sur leur visage. Iza hésite, mais Sarah pousse la porte et l’invite d’un geste à la suivre.
Une fois à l’intérieur, l’odeur métallique des bijoux et la musique rythmée lui font tourner la tête. L’artiste perceur, tatoué et souriant, s’approche et demande ce qu’elles souhaitent. Sarah prend la parole avant même qu’Iza ne puisse réfléchir. « Des piercings multiples pour elle. Il faut que ça brille. »
Iza, prise dans la tourmente de l’audace de Sarah, accepte. Assise sur la chaise, elle sent la pointe des aiguilles traverser ses lobes, puis son cartilage. Chaque piercing est une petite douleur vive, mais l’adrénaline l’emporte, et elle continue, ajoutant des bijoux sur le tragus, le nez, et l’hélix. Dix piercings plus tard, Iza se lève, un mélange d’étourdissement et de satisfaction au ventre.
Son visage brille de l’éclat des bijoux, et le reflet dans le miroir montre une version d’elle qu’elle n’aurait jamais imaginée quelques semaines plus tôt. Sarah la contemple, un sourire satisfait sur les lèvres. « Maintenant, tu es vraiment unique. Claude ne pourra plus t’ignorer. »
Mais alors qu’Iza s’apprête à sortir, Sarah pose la main sur son bras. « Attends. Un dernier, pour marquer le coup. Sur la langue. C’est ça qui va le faire fondre. » Iza cligne des yeux, surprise. L’idée la terrifie, mais l’intensité du regard de Sarah et la pression du moment l’emportent sur sa raison. L’artiste perceur se prépare et, quelques instants plus tard, un nouveau bijou orne sa langue.
La sensation métallique est étrange, intrusive. Iza se sent différente, profondément. Lorsqu’elles sortent de la boutique, la fraîcheur de l’air s’engouffre dans sa bouche, la faisant frissonner. Elle se demande si cette transformation la rapproche de Claude ou si elle ne fait que la précipiter plus loin d’elle-même.
Chapitre 6 : Un style vestimentaire audacieux
Les jours qui suivent, Iza attire tous les regards. Les étudiants murmurent en la voyant passer, fascinés par son apparence transformée. Les piercings, la coupe de cheveux noire et audacieuse, et le piercing sur la langue la rendent méconnaissable. Pourtant, le regard de Claude reste le même : cordial, amical, mais toujours sans la flamme qu’elle espère.
Sarah, insatisfaite de la réaction de Claude, pousse Iza encore plus loin. « Si tu veux vraiment sortir du lot, il te faut un style vestimentaire qui colle avec ta nouvelle image, » lui dit-elle, les yeux brillants d’une détermination sournoise.
Iza, encore sous le choc de sa dernière transformation, hésite. « Je ne sais pas, Sarah. Je n’ai jamais porté autre chose que des vêtements simples. »
« Justement, c’est le moment de montrer que tu n’es plus la même. Tu dois oser. Fais-moi confiance. »
Elles partent alors en quête de vêtements dans des boutiques au style alternatif, où le cuir, le vinyle et les tissus aux couleurs vives dominent. Sarah choisit pour elle des jupes courtes, des hauts décolletés et des bottes montantes qui allongent ses jambes et accentuent sa silhouette. Chaque vêtement est un défi pour Iza, une étape de plus qui la pousse hors de sa zone de confort.
Devant la glace de la cabine d’essayage, Iza contemple son reflet. Le haut noir moulant révèle la fine chaîne qui scintille sur sa clavicule, tandis que la jupe courte et plissée expose ses jambes fines et musclées. Les bottes hautes ajoutent une touche de rébellion. Elle tire nerveusement sur le bas de la jupe, essayant de se convaincre qu’elle peut assumer cette image.
Sarah entre sans frapper, un large sourire aux lèvres. « Parfait. Tu es magnifique. Claude va craquer, j’en suis sûre. »
Mais en sortant de la boutique, vêtue de ses nouvelles tenues, Iza se sent plus exposée que jamais. Chaque pas est un combat contre l’envie de se couvrir, de retrouver ses vieux vêtements et son ancienne vie. Les compliments affluent, mais ils la laissent froide. Elle ne cherche qu’un seul regard, celui de Claude.
Le soir même, lors d’une soirée étudiante, Iza se décide à affronter sa peur et à se présenter dans sa nouvelle tenue. Les murmures l’accompagnent lorsqu’elle traverse la pièce. Elle repère Claude, en pleine discussion avec des amis. Il lève les yeux, surpris, et leurs regards se croisent. Son sourire se fige légèrement, puis il revient à la conversation, laissant Iza plantée là, son cœur se serrant.
Pour la première fois, elle se demande si tous ces changements valent la peine, si se perdre elle-même dans cette quête d’attention lui apportera ce qu’elle recherche vraiment.
Chapitre 7 : Tatouages révélateurs
Le lendemain de la soirée, Iza se sent encore plus perdue. La réaction de Claude, bien qu’il ait remarqué son apparence, n’a pas été celle qu’elle espérait. Elle se regarde dans le miroir de sa chambre, contemplant la personne qu’elle est devenue : ses cheveux noirs de jais, ses nombreux piercings, et ses vêtements qui la font paraître audacieuse et différente. Pourtant, elle sent un vide, une fissure qui grandit.
Sarah, toujours attentive aux doutes de son amie, arrive chez elle avec une nouvelle idée. « Écoute, j’ai pensé à quelque chose qui pourrait être l’étape ultime pour te démarquer : un tatouage. Pas juste un petit motif discret, mais quelque chose qui montre ta force. »
Iza fronce les sourcils, hésitant à répondre. L’idée d’un tatouage l’a toujours effrayée, comme une marque indélébile d’un choix irréversible. « Un tatouage… ? Je ne sais pas, Sarah. Ça pourrait être trop. »
Sarah la fixe, ses yeux sombres étincelant d’une détermination dangereuse. « Écoute-moi. Tu as déjà tout changé. Pourquoi t’arrêter maintenant ? Imagine un motif qui montre ta transformation, qui prouve que tu es prête à tout pour être celle que tu veux être. »
Après une longue hésitation, Iza finit par céder. Elles se rendent dans un salon de tatouage réputé pour ses motifs complexes et ses artistes talentueux. L’endroit est sombre, éclairé par des lampes fluorescentes, et l’odeur de l’encre et de l’alcool antiseptique emplit l’air. L’artiste, un homme aux bras recouverts de tatouages détaillés, écoute l’idée qu’elles ont en tête et propose un dessin unique : un serpent qui s’enroule autour de l’avant-bras d’Iza, symbole de transformation et de force.
La douleur de l’aiguille qui traverse sa peau est vive et lancinante, mais Iza la supporte. Chaque passage de l’aiguille semble graver plus que de l’encre : il grave son parcours, ses choix, ses hésitations. Quand le tatouage est terminé, elle contemple le motif. Le serpent est majestueux, ses écailles détaillées, sa tête levée dans une posture de défi. Elle a l’impression de voir une partie d’elle-même qu’elle n’avait jamais su exprimer.
Mais Sarah ne s’arrête pas là. « Un dernier détail pour rendre tout cela parfait. Un tatouage dans le cou, discret mais puissant. Le mot ‘amour’. » Iza hésite encore plus cette fois-ci, la gorge serrée par l’appréhension. Un tatouage à cet endroit semble intime, symbolique d’une quête d’affection désespérée. Pourtant, elle accepte, convaincue par l’assurance de Sarah.
L’artiste grave le mot dans la peau fine de son cou. Le mot « amour » devient un rappel permanent de ce qu’elle cherche, de ce qu’elle espère atteindre. Quand tout est fini, Iza se regarde dans le miroir, les yeux brillants de larmes retenues. Elle est différente, profondément, mais elle se demande si elle se reconnaît encore.
Chapitre 8 : Le choc du salon de coiffure
Le week-end suivant, alors que la tension entre Iza et ses doutes ne cesse de croître, Sarah vient la chercher avec une nouvelle idée en tête. « Aujourd’hui, c’est la dernière étape. Je te promets que ça te mènera là où tu veux. Claude ne pourra pas détourner les yeux. »
Iza se redresse, l’esprit confus mais en quête d’un dernier espoir. Malgré la douleur des changements récents et le poids du tatouage qui serre son cœur, elle se laisse entraîner. Elles arrivent devant un salon de coiffure plus audacieux que le précédent, où les murs sont tapissés de photos de coiffures excentriques et de couleurs vibrantes.
La coiffeuse, une femme aux cheveux rasés et teints en argenté, les accueille avec un sourire énigmatique. Sarah prend immédiatement les devants. « Nous voulons quelque chose d’inoubliable, quelque chose qui crie l’audace. »
La coiffeuse étudie Iza, dont les cheveux noirs de jais tombent encore en carré sur ses épaules. « Une coupe rasée sur les côtés avec une crête au centre – un mohawk, » suggère-t-elle, ses yeux pétillant de créativité.
Iza tressaille. L’idée de se raser les cheveux, de transformer ce qu’elle avait autrefois protégé, lui serre la poitrine. Mais Sarah attrape sa main et la presse. « Fais-moi confiance, c’est l’étape finale. »
Sans un mot, Iza ferme les yeux et hoche la tête. Le bruit de la tondeuse résonne dans ses oreilles, une vibration qui semble remonter jusqu’à sa poitrine. Les mèches noires tombent en cascade autour d’elle, se dispersant sur le sol comme autant de symboles de son ancien moi.
Quand la coiffeuse termine, Iza se retrouve face à un miroir. Un mohawk violet éclatant trône sur sa tête, les côtés rasés exposant la ligne nette de sa mâchoire et le tatouage du mot « amour » qui ressort sur son cou. L’image qu’elle voit est puissante, presque intimidante. Elle ressemble à une guerrière moderne, mais au fond d’elle, elle se sent vulnérable, ébranlée par la perte de la douceur qui la caractérisait autrefois.
Sarah applaudit, fière de sa création. « Voilà, Iza. Tu es inoubliable. »
Pourtant, le choc de la transformation pèse sur Iza. Alors qu’elles quittent le salon, une peur sourde s’installe. Elle a changé, elle a tout sacrifié, mais à quel prix ?
Chapitre 9 : La prise de conscience
De retour sur le campus, Iza attire plus que jamais l’attention. Des regards intrigués et des chuchotements l’accompagnent à chaque pas. Elle se sent comme une œuvre d’art ambulante, observée, analysée, mais pas comprise. Les compliments de ses camarades sont nombreux, mais ils la laissent froide. Ils voient la transformation spectaculaire, mais ignorent la confusion intérieure qui l’accompagne.
Claude passe devant elle un matin, ses yeux s’arrêtant brièvement sur sa crête violette et ses tatouages. Son sourire est cordial, mais il ne s’attarde pas. Ce moment simple, si anodin, provoque une déflagration dans le cœur d’Iza. Elle a changé tout ce qui la définissait, et pourtant, Claude la traite avec la même indifférence amicale qu’avant. Le poids de la réalité s’abat sur elle.
Lorsqu’elle retrouve Sarah dans leur café habituel, Iza est plus silencieuse que jamais. Les bruits ambiants, les rires des autres étudiants, le tintement des cuillères, tout semble lointain. Sarah, de l’autre côté de la table, sirote son café avec satisfaction.
« Alors, tu te sens puissante, non ? » demande-t-elle, ignorant le trouble évident sur le visage de son amie.
Iza lève les yeux, ses mains tremblantes se serrant autour de sa tasse. « Je me sens… perdue, Sarah. J’ai changé tellement de choses, mais au final, je ne sais plus qui je suis. »
Sarah fronce les sourcils, l’agacement passant brièvement dans son regard. « Ne commence pas, Iza. Regarde-toi. Tu es incroyable. Claude finira par le voir. »
Mais quelque chose en Iza se brise. Pour la première fois, elle réalise que cette course au changement, cette quête de validation, n’a jamais été la sienne. C’était un rêve imposé, un jeu que Sarah manipulait. La jalousie cachée de sa meilleure amie se révèle dans ses mots, ses conseils, ses encouragements qui n’avaient jamais eu pour but de la rendre heureuse, mais de la contrôler.
Les yeux d’Iza s’emplissent de larmes, mais elles ne tombent pas. Elles brûlent ses paupières et nourrissent la colère et la tristesse qui grandissent en elle. « Sarah, je crois que j’ai assez changé. Et pas dans le bon sens. » Sa voix est basse, mais ferme, comme une promesse silencieuse.
Sarah la regarde, surprise par la détermination dans le ton de son amie. Elle ouvre la bouche pour répondre, mais Iza se lève déjà, laissant la tasse de café à moitié pleine et la conversation en suspens. Pour la première fois depuis longtemps, Iza sent une lueur d’espoir. Peut-être que retrouver son identité est la seule chose qui compte vraiment.
Chapitre 10 : La trahison révélée
Le soir même, Iza rentre chez elle avec le cœur lourd et la tête pleine de pensées tourbillonnantes. Elle passe en revue chaque décision qu’elle a prise, chaque moment où elle a cédé aux encouragements de Sarah, et le résultat amer de ces changements. Le reflet de son mohawk violet et de ses piercings brille dans le miroir de sa chambre, comme un rappel constant de sa transformation. Elle se rend compte qu’elle a perdu plus que ses cheveux et sa douceur ; elle a laissé quelqu’un d’autre prendre le contrôle de sa vie.
Poussée par cette prise de conscience, Iza décide de confronter Sarah. Le lendemain matin, elle attend son amie devant la bibliothèque, un lieu habituellement synonyme de calme et de concentration. Sarah arrive, un sourire confiant aux lèvres, mais elle s’efface rapidement en voyant le regard déterminé d’Iza.
« On doit parler, » dit Iza, sa voix tranchante.
Sarah soupire, l’impatience marquant ses traits. « Encore cette histoire ? Écoute, Iza, si c’est encore pour te plaindre de Claude— »
« Non, » coupe Iza, les yeux étincelant de colère retenue. « C’est à propos de toi, et de moi. De tout ce que tu m’as poussé à faire. »
Le silence se fait entre elles, lourd et chargé. Sarah détourne le regard, jouant nerveusement avec une mèche de cheveux. « Je ne t’ai jamais forcée à rien, Iza. C’était toujours ton choix. »
« Mon choix ? » Iza éclate de rire, un rire sans joie, plein de douleur. « Tu savais que Claude avait des sentiments pour moi dès le début, n’est-ce pas ? Tu as tout fait pour que je me perde dans cette quête insensée, pour me rendre méconnaissable. »
Le visage de Sarah se ferme, mais elle ne nie pas. « Oui, je le savais. Et alors ? Tu voulais briller, Iza, et je t’ai donné cette chance. »
L’aveu frappe Iza comme un coup de poing. Elle s’attendait à des dénégations, des excuses peut-être, mais pas à cette froide franchise. Le vent souffle, faisant voler quelques feuilles mortes autour d’elles, et un groupe d’étudiants passe à côté en jetant des regards curieux.
« Tu as fait ça par jalousie, » murmure Iza, ses yeux brûlant de déception et de tristesse. « Tu m’as poussée à changer parce que tu ne supportais pas l’idée que Claude m’apprécie telle que j’étais. »
Sarah croise les bras, ses lèvres se pinçant. « Et alors ? Tu n’aurais jamais eu le courage de sortir de l’ombre sans moi. Regarde-toi, Iza. Tu es devenue bien plus qu’une fille invisible avec des cheveux blonds et une voix timide. »
Les mots de Sarah tombent comme un couperet, tranchants et cruels. Iza comprend que leur amitié n’a jamais été basée sur la sincérité, mais sur la manipulation et la rivalité cachée. Un profond sentiment de trahison s’empare d’elle, mais aussi un élan de libération. Elle sait maintenant que l’image qu’elle a construite n’est pas celle qu’elle veut garder.
« Je ne veux plus de ça, Sarah. Je veux retrouver celle que j’étais, et cette fois, ce sera pour moi, pas pour Claude, ni pour toi. »
Sans attendre de réponse, Iza tourne les talons et s’éloigne, laissant derrière elle une amitié brisée et un chapitre clos de sa vie.
Chapitre 11 : L’activité de financement et la vengeance
Le campus est en effervescence ce jour-là. Une grande activité de financement est organisée par l’université, et chaque club et association propose des défis pour récolter des fonds. L’ambiance est festive, les rires et la musique se mêlant aux cris d’encouragement. Iza, bien que l’esprit encore marqué par sa confrontation avec Sarah, décide d’y assister pour se changer les idées.
Elle parcourt les stands, observant les étudiants qui participent aux défis, mais son esprit est ailleurs. Soudain, elle aperçoit Sarah sur une estrade, entourée de quelques amis. Sarah parle fort, attirant l’attention de la foule. « Pour une bonne somme, je suis prête à faire quelque chose de mémorable aujourd’hui ! » annonce-t-elle, un sourire calculateur sur le visage.
La foule se presse autour d’elle, des murmures d’excitation se faisant entendre. Iza sent une bouffée de colère monter en elle. Elle sait que Sarah cherche encore à attirer l’attention, à se placer au centre de l’événement, et elle ne peut pas laisser cela passer sans agir. Quelque chose en elle, une force nouvelle et résolue, l’incite à reprendre le contrôle.
Iza s’avance dans la foule et monte sur l’estrade. Les regards se tournent vers elle, intrigués. Sarah, d’abord surprise, fronce les sourcils. « Qu’est-ce que tu fais là, Iza ? »
Iza attrape un micro et s’adresse à la foule, sa voix ferme et assurée. « Si on veut vraiment marquer cet événement et récolter des fonds, je propose quelque chose de plus audacieux. » Elle se tourne vers Sarah, ses yeux brillants d’une lueur qu’elle n’avait jamais montrée. « Moi, je me propose de couper les cheveux de Sarah. »
Les exclamations fusent dans la foule, mêlant excitation et stupéfaction. Sarah ouvre la bouche pour protester, mais l’idée a déjà séduit les étudiants, qui commencent à applaudir et à promettre des dons généreux. L’estrade semble soudain trop petite pour contenir la tension entre les deux amies.
Sarah tente de reprendre le contrôle de la situation, affichant un sourire forcé. « Très bien, si c’est ce que tout le monde veut… » Mais l’inquiétude brille dans ses yeux.
Iza s’approche d’elle, des ciseaux en main, le cœur battant. Chaque pas la rapproche de la fermeture de ce chapitre toxique de sa vie. Lorsqu’elle coupe la première mèche des cheveux bruns de Sarah, elle ressent une libération, une puissance nouvelle. Chaque coup de ciseaux est un adieu à l’influence que Sarah a eu sur elle, à la manipulation et à la rivalité qui ont rongé leur amitié.
La foule reste silencieuse un instant, puis éclate en acclamations. Sarah, abasourdie, regarde les mèches qui tombent autour d’elle, son visage oscillant entre la surprise et la colère. Mais pour Iza, l’instant est pur et libérateur. Ce geste symbolise non seulement la fin de leur amitié, mais surtout la reprise de son propre pouvoir.
Lorsqu’elle descend de l’estrade, les acclamations résonnent encore dans ses oreilles. Elle se sent plus légère, débarrassée du poids de la trahison et de l’influence de Sarah. Pour la première fois depuis longtemps, Iza sait exactement qui elle est et ce qu’elle veut : redevenir elle-même, sans masque, sans artifices.
Épilogue : La paix retrouvée
Quelques années ont passé depuis ces événements marquants de l’université. Iza a retrouvé la sérénité et la confiance qui lui avaient un temps échappé. Sa galerie d’art est devenue un lieu prisé, un espace où les visiteurs se laissent captiver par ses toiles aux thèmes de transformation et de résilience. Chaque œuvre est un témoignage de sa renaissance, de son parcours vers l’acceptation de soi.
Le look d’Iza est devenu un reflet fidèle de sa personnalité apaisée et audacieuse. Ses cheveux ont repoussé, revenant à leur teinte naturelle de blond lumineux, mais avec une touche unique : les pointes sont teintées de noir de jais, un clin d’œil subtil aux transformations radicales qu’elle a traversées. Cette combinaison incarne à la fois le retour à son essence et la force qu’elle a puisée dans le changement.
Ses piercings sont toujours là, mais de manière plus mesurée et élégante. De petits anneaux délicats ornent ses oreilles, et un anneau fin en argent décore son nez, ajoutant une touche de caractère sans dominer son visage. Ses tatouages, dont le serpent qui s’enroule autour de son avant-bras et le mot « amour » sur son cou, ont pris une nouvelle signification. Ils ne représentent plus la quête éperdue d’approbation, mais la fierté de s’être retrouvée.
Côté vestimentaire, Iza allie confort et style. Elle aime les chemises fluides aux couleurs naturelles, souvent associées à des jeans ou des pantalons taille haute. Ses bottines noires, bien qu’usées, sont toujours présentes, comme un rappel de sa force et de son indépendance. Elle porte souvent des bracelets et des colliers minimalistes qui ajoutent une touche artistique à son allure.
Claude est resté à ses côtés, leur relation ayant grandi avec elle. Ensemble, ils partagent des moments de complicité et de soutien mutuel. Lors des soirées de vernissage, il est toujours là, admirant sa passion et l’énergie qu’elle insuffle à ses œuvres.
En se regardant dans le miroir un soir, avant l’ouverture d’une nouvelle exposition, Iza se touche instinctivement les pointes noires de ses cheveux. Elles lui rappellent qu’elle a traversé des moments de doute et de perte, mais qu’elle en est ressortie plus forte et plus ancrée. Le mot « amour » sur son cou, autrefois signe d’une quête extérieure, est désormais le symbole de l’amour qu’elle s’est réapproprié.
Iza sait que son voyage n’a pas été simple, mais il l’a menée là où elle devait être : à une vie pleine de sens, entourée de ceux qui l’apprécient pour la femme qu’elle est réellement.